1. |
Le dermatologue
03:42
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Laisse-moi me couvrir de toute ta peau
Laisse-moi me recouvrir, laisse-moi me découvrir
J'ai voulu inventer la maladie du rodéo
Voulu me rendre malade, malade de ta peau
Déguise-moi de toi
Déguise-moi de toi
J’ai volé l'épipen qui mordait ta cuisse
J'ai mis l'amour dans tes veines, l'amour dans tes veines
Tu m'appelais hypoderme, j'étais ta devise
Tu étais dermatologue, mon dermatologue
M'épidermer dans tes bras
Puis me rhabiller de toi
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2. |
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Je l'ai connue en fièvre vers la fin de sa vie
Il lui arrivait de disparaître dans la maladie
Mais elle revenait toujours dans sa vie alitée
Je l'ai connue en fièvre vers la fin de sa vie
Je lui ai fait une tresse dans ses cheveux blonds
Qui traînaient partout par terre dans toutes les pièces de la maison
Elle m'a dit : « Je veux m'évader, je suis tannée de manger toujours la même chose. »
Mais elle revenait toujours dans sa vie alitée
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Tu portes un nom de fleur qu'on apprend par le coeur
J'aime ton souvenir comme le chocolat
Tu portes un nom de fleur qu'on apprend par le coeur
J'aime ton souvenir comme le chocolat
Tu ressembles de plus en plus
À quelqu'un que je connais pas
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie comme l'été
Avec les nuages, elle est partie en voyage
Désorganisé, désorganisé
Elle est partie en Leucémie
Elle m'a laissé tous ses livres, elle est partie vivre
À Chimiothérapie, à Chimiothérapie
C'est un nouveau pays
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3. |
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Au clair de la brume, j'ai pris ta photo
Comme la nuit brûle ton ombre dans l'eau
Offre-moi l'écume de ces jours au port
Où les bateaux fument tes cendres au départ
J'ai pris la pilule celle qui fait dormir
Changé ma cellule en un point de mire
D'où je vois les monstres lentement mourir
Revenir au monde, les entends-tu dire ?
La lune est pleine ! La lune est pleine ! La lune est pleine !
La lune est pleine, elle est remplie de corbeaux
Et l'archipel ! et l'archipel ! et l'archipel découpé par mes ciseaux
Le jour est noir comme la nuit, je m'oublie, je m'oublie
Mange mon coeur et prie
Pour que toutes les abeilles sentent mon sang qui gèle
Changent ma mort en miel
Moi, j'ai cherché le confort des années-lumière
J'ai regardé la vie des autres mais à l'envers
Et j'ai trouvé la pluie dans le désert :
Me réveiller dans le ventre de la mer
La lune est pleine ! La lune est pleine ! La lune est pleine !
La lune est pleine, elle est remplie de corbeaux
Et l'archipel ! et l'archipel ! et l'archipel découpé par mes ciseaux
Je vois la peine, je vois la peine
Je vois la peine du secret dans le tombeau
Je vois la peine, je vois la peine
Je vois la peine dans les pores de ta peau
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4. |
Comme des rames
03:47
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J'ai croqué ta pomme, ta pomme d'Adam
Et depuis je n'ai jamais eu faim de corridors autres que ton corps
Ton corps est ceint de fleurons glorieux
J'ai pris ton bateau, ton bateau en papier
Je n'avais jamais vu la mer avant en bottes d'eau ou même en souliers
Je n'avais jamais vu la mort avant
J'ai inventé une île, une île à colorier
Mais je n'ai rien pour tailler nos crayons comme des rames qui auraient trop ramé
Nos couleurs ont fini par s'estomper
J'ai cassé l'aviron, j'l'ai cassé sur ta tête
J'l'ai cassé sur ta tête, j'l'ai cassé sur ta…
Cassé l'aviron, j'l'ai cassé sur ta tête
J'l'ai cassé sur ta tête, j'l'ai cassé sur ta…
J'ai construit un radeau pas plus grand que nous deux
On pourrait réinventer nos couleurs et notre épave ce serait un pavé
On s'assoirait dessus pour exister
J'ai reçu un coup, un coup de téléphone
C'était un appel outre-mer, un coup de toi, c'est un coup de la terre
Je l'ai reçu en plein dans la vie
J'ai cassé l'aviron, j'l'ai cassé sur ta tête
J'l'ai cassé sur ta tête, j'lai cassé sur ta…
Cassé l'aviron, j'l'ai cassé sur ta tête
J'l'ai cassé sur ta tête, j'l'ai cassé sur ta…
Quand tu as pris l'eau, l'au-delà de l'eau
Je crois que j'en ai avalé, tu sais le rhume que tu m'avais donné
Je l'ai perdu quand tu t'es noyé
J'ai hissé ton nom, ton visage, ta douceur
Au plus haut des mâts de mon coeur
J'ai cassé l'aviron, j'l'ai cassé sur ta tête
J'l'ai cassé sur ta tête, j'lai cassé sur ta…
Cassé l'aviron, j'l'ai cassé sur ta tête
J'l'ai cassé sur ta tête, j'l'ai cassé sur ton coeur
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5. |
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Comme le sang caille au creux de mes peines
L'enfer est un lit où reposer mes veines
Trouées au hasard, au rythme de mes plaintes
J'ai castré le vide, construit le labyrinthe
Où est la magie des dents qui blanchissent
Quand je bois le jaune des coeurs qui pourrissent ?
Moi, je vois ma dose au bout de l'anguille
Voyez ma peau pêcher les aiguilles
Mon corps est mon corps
Mes peines sont mes peines
Mes veines sont mes veines
Ma mort est ma mort
Bouchez le tunnel
Bouchez le tunnel
Bouchez le tunnel
J'ai cassé les miroirs trop tôt dans ma vie
Et j'ai broyé le noir trop fort et j'ai mis
Tout ça dans ma mémoire, j'ai creusé les trous
Tellement profonds que l'on voyait
La mort dans mon corps
La peine dans mes veines
Les veines dans mon corps
La mort dans ma mort
Bouchez le tunnel
Bouchez le tunnel
Bouchez le tunnel
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6. |
Le silence épouvantail
02:28
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Le silence est épouvantail
Il fait peur à tes idées
Il fait peur à ton jardin
Le silence épouvantail
Tu as grandi dans un arbre
Trop grand pour perdre une feuille
Trop petit pour un cercueil
C'est un arbre épouvantail
On t'a appris que pleurer
C'était drôle comme le rire
Quand tu ris entre tes rides
Une rivière s'étire
Le silence est un bruit de moteur
Qui réchauffe les idées
Qui brûle avant d'arriver
Au silence épouvantail
Tu as appris à marcher
Dans un sentier de sapins
Toi, tu marchais sur leur tête
Couronnée d'étoiles
Le silence aime les souvenirs
Qui reviennent passer au présent
Le silence n'a pas le temps
De me laisser dire que
Je veux lire entre les lignes
De tes mains qui ont donné
Ton sentiment préféré
Au silence épouvantail
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7. |
Le soleil incontinent
03:49
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Le soleil
Je reste ici, je peux voyager
À bord de mon coup de soleil
Un cauchemar qui aime rêver
D'une croisière en enfer
Le soleil
Je reste ici, je peux regarder
Les gens qui n'aiment pas le soleil
Trop froid l'hiver, trop chaud en été
Aucune saison préférée
Tu es comme le soleil
Tu brûles les gens avec tes yeux en regardant
Tu tires sur le sens de la peau à bout portant
Les lettres d'amour que tu écris sont pleines de sang
Tes mensonges me font vomir
Sur nos souvenirs
Sur les étoiles que j'ai collées sur le plafond
Au-dessus de mon lit, le jour est comme la nuit
Où est mon soleil ?
Le soleil
Je reste ici, je peux imaginer
Ce qu'est devenu le soleil
Dans quel pays est-il incontinent ?
De quel corps l'itinérant ?
Tu es comme le soleil
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8. |
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Ton sabre laser sous mon rayon X
Fait briller mes cristaux et dans ta chambre noire
J'ai découvert ma fluorescence
Et le puits de lumière qui brûlait nos peaux
Tu expires dans mon éprouvette
Comme tu sais me garder en haleine
Et ton prix Nobel sous mon microscope
Ressemble à une reine qui se téléporte
Tu brilles si fort
Ça brûle mes yeux
Le pompier qui dort
Ma rétine en feu
Je suis un docteur étrange
Difficile de l'avouer
J'aime tout ce qui se mange
La science est une orange
Je prends le pouls de tes ondes
Je vais les promener
Dans les champs magnétiques
Où nous aimons graviter
Tu brilles si fort
Ça brûle mes yeux
Le pompier qui dort
Ma rétine en feu
Tu as mordu ma langue
Crevé mes papilles gustatives
Rouillé ma salive
Rare est le radium dans la maladie
Depuis que nos lits se font la leucémie
J'ai couvert tes yeux de mon baume hypnotique
Tu vas retrouver Dieu dans ton diagnostic
C'est lui qui te fait mal quand il te crache son eau bénite
Avec son sabre laser rayon X
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9. |
Nicaragua
05:25
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Tu voulais voir le Nicaragua
T'es allé loin dans l'aéroport
Tu voulais cracher dans l'océan
Mais ton avion a peur des départs
Je t'ai cherché dans tous les volcans
Ceux qu'on éteignait en se prenant
Je suis foutue, ils ne meurent pas
Je brûle encore au Nicaragua
T'as recollé ton décollage
T'as enragé les orages
Au Nicaragua, chaque fois
Tu fais pleurer les nuages
T'as couru vers moi
Écrasé l'avion
Cassé tes chevilles
Puis t'as roulé
Dans ta chaise
Vers la ville
J'ai pris mon élan
T'as pris tes jambes à ton cou
Y a des espions dans la forêt
Des pendules pendus à tes secrets
Si tu voyais tout ce que je vois
Tu croirais pas au Nicaragua
Tu croirais pas au Nicaragua
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10. |
Taxidermie
03:32
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Et la bête est tombée
Son ventre s'est déchiré
J'ai pris le bon couteau
Pour la déshabiller
Et c'est ta peau que j'ai
Reconnue aussitôt
Moi qui te croyais mort
Dans l'accident d'auto
Les animaux bourrés d'Albert
Ornent les murs des hôpitaux
Les hôpitaux parés d'Albert
Font de sa peau des animaux
Et alors j'ai couru
Dans le courant des rues
J'ai demandé au ciel
S'il t'avait vu
J'ai pleuré jusqu'à fondre
Et mon corps n'était plus
Que la rivière
À laquelle tu as bu
J'ai trouvé l'hôpital
Le docteur, la machine
Entends ma voix
Taxidermise-moi
J'ai trouvé l'hôpital
Le docteur, la machine
Entends ma voix
Taxidermise-moi
Les animaux bourrés d'Albert
Ornent les murs des hôpitaux
Les hôpitaux parés d'Albert
Font de sa peau des animaux
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11. |
Les mariages d'oiseaux
03:35
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Mon doigt trace la trajectoire
D'un mariage d'oiseaux athées
Félici… félici… félicitations
Le premier divorce s'est annoncé
Contre le carreau d'une fenêtre gelée
J'ai cueilli un jonc par terre
Et quelques plumes au travers
Il est trop… il est trop… il est trop petit pour moi
Peut-être que pour toi, ce serait joli
Au bout de ton doigt et de ton coeur aussi
Tu étais marchand de cigarettes
J'te ferai un nid en allumettes
C'est pour cette raison que votre bec en jaune
Vous fumez le smog à tour de rôle
Tu saignes du bec à mes genoux
T'as traversé les garde-fous
T'as les pattes pleines d'ampoules
Éclaire-moi qu'j'te débarbouille
Parce que l'écho de tes rires est aérien
Je sens que les cris ne sont pas bien loin
Je vois ta rouge gorge qui implose
De n'avoir pas pu lancer ton bouquet de roses
Ta carcasse est mise à nu
Dans la cuisine où nous nous sommes connus
Toi, plongeant vers moi, moi, plongeant vers toi
Soufflant sur des plaies qui ne guérissent pas
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12. |
Le tronc
04:24
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Depuis que je plie mes jambes dans les deux sens
Je n'ai plus de jambes
Depuis que je mets le feu à chez moi
Je n'ai plus de maison
Depuis que je me rase les cheveux à tous les jours
Je suis chauve
Depuis que je me suis crevé les yeux
Je ne vois plus
Je suis infirme
Je m'infirme
Je suis infirme
Je m'infirme
Depuis que je me penche à l'envers
Je n'ai plus de dos
Depuis que je me lave avec de l'essence
Je n'ai plus de peau
Depuis que je me suis édentée
Je ne souris plus
Depuis que j'ai donné ma langue au chat
Je ne dis plus
Que je suis infirme
Que je m'infirme
Que je suis infirme
Que je m'infirme
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13. |
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Ris quand c'est drôle
Et puis pleure quand ce l'est moins
Dors quand tu es fatiguée
Marche pour aller plus loin
Et puis cours pour arriver
Arrête-toi quand tu es fatiguée
C'est la neige qui tombe sans se faire mal
Et toi tu tombes à en surprendre les étoiles
C'est le temps que tu amènes avec toi quand tu gèles
Et que ton âme part en voyage
Et puis les questions se posent sur le toit
Personne y répond, personne y répond
Et puis les questions se posent sur le toit
Personne y répond, personne y répond
Moi, j'aimerais t'écouter
J'aimerais te croire quand tu me dis que tu vas bien
Mais je te vois quand tu fermes les yeux
Tu as peur du noir mais c'est plus fort que toi
Tes veines ruissellent de douleur
Et tes yeux sondent la noirceur
Je te vois marcher dans les airs
Tu as froid comme ton hiver
Et tes pas qui s'entremêlent
Et ta voix que l'on perd
Et puis les questions qui se posent sur le toit
Personne y répond, personne y répond
Et puis les questions qui se posent sur le toit
Personne y répond, personne y répond
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Klô Pelgag Montréal, Québec
Quand Klô Pelgag chante, les images s’animent. Et quand elle joue, l’air se colore. Alors que les yeux s’en éprennent et que les cœurs se braquent vers son luxuriant univers de piano, de cordes et de voix, elle s’efforce à faire de ses chansons un paysage pour les aveugles. ... more
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